vendredi 22 août 2014

Le château de St Germain

Le château de St Germain surplombe Ambérieu en Bugey, dans l'Ain. 
Une association tente de lui redonner bonne figure.
Je suis arrivé par l'Est ou deux grosses tours en fer à cheval protègent ce flan et la basse cour, 
envahie par les arbres. 
Sur la gauche, la haute cour coupée de la basse cour du haut mur sur lequel s’appuyaient des logis et la chapelle. 
Le chemin qui part à gauche, passe par la porte descendant dans le village, protégé par sa propre enceinte.
La tour Nord Est. Vue de l'extérieur, le parement semble encore en bon état.
Sa collègue du Sud Est est mieux dégagée et on remarque un léger talutage. 
Deux tranches sont en appareil plus grand et plus soigné.

L'intérieur de la tour Nord Est. L'appareil, vu de ce coté, semble de moins bonne qualité avec peu de mortier. 
On remarque les logements de poutre, sans doute un plancher.
L'intérieur de la tour Sud Est, remplie de pierraille.

Grâce aux nombreux panneaux explicatifs mis en place par l'association, 
j'ai découvert deux nouveaux mots de vocabulaire architectural médiéval : échiffe et chaffal. 
Je ne comprenais pas vraiment la différence de l'échiffe avec le hourd. 
Voici ce que Viollet le Duc en disait : ESCHIF, s. m. Petite fortification flanquante 
que l’on faisait pour défendre les approches d’une porte, 
pour enfiler un fossé, lorsque les enceintes des villes consistaient en une simple muraille. 
Souvent les eschifs étaient des ouvrages en bois que l’on établissait provisoirement 
si le temps ou les ressources manquaient pour élever des tours. 
Lebeuf, dans son Histoire de la ville d’Auxerre, dit qu’à la fin du XIVe siècle, 
on éleva autour de la ville d’Auxerre plusieurs eschifs. 
« On démolissoit en certains endroits et on rebâtissoit en d’autres ; 
on donnoit la forme de véritables tours à ce qui, auparavant, n’étoit qu’un simple eschif ;
 en un mot on fortifioit la ville à proportion du produit des octrois 
que les rois Charles V et Charles VI avoient accordés. » 
Après un siège durant lequel les murailles avaient été endommagées et les tours démantelées, 
on posait sur les courtines des eschifs pour commander les dehors,
 pendant qu’on faisait exécuter les réparations jugées nécessaires.

Il semble donc que l'échiffe avait plus un caractère provisoire que le hourd, peut être également une histoire de taille, l'échiffe semble un petit ouvrage par rapport au hourd.

Le chaffal semble donc une tour en bois, présentant  également un caractère provisoire 
en attendant un ouvrage. Viollet le Duc n'est pas prolixe sur le sujet :
CHAFFAUT, s. m. Vieux mot dont on a fait échafaud. Chaffaut s’employait principalement 
pour désigner un appentis, un Hourd (voyez ce mot). 
En Champagne, en Bourgogne, on dit encore chaffaut pour échafaud.


Nous voici devant le mur séparant les deux cour. Le pauvre, une grande partie a déjà fini en bas.
Le même vu de l'intérieur. La masse de déblais à dégager reste considérable. A gauche, le mur de la chapelle.
Une vue de la haute cour, avec la porte donnant vers le village.
Cette même porte, vue de l'intérieur.
La même vu coté village.
L'emplacement de la chapelle, avec son ouverture pouvant servir 
pour le tir vers la basse cour.. 
On note que cette tour a eu des soucis d'assise et qu'elle s'est écartée du mur, sur la droite.
On remarque là aussi, que l'appareil ne semble pas de bonne qualité, peu de mortier. 
Le mérite de l'association est d'autant plus grand, au vu de ce qu'ils ont pu reconstituer.
La courtine du village qui descend du château.
Un bien beau site, avec une vue magnifique sur Ambérieu, la vallée, la tour de St Denis en Bugey. Je vous incite à aller voir l'excellent site de l'association : http://amisdesaintgermain.wix.com/chateau#!