samedi 30 août 2014

Le château de Bellocq

Situé à l'Ouest d'Orthez, le château de Bellocq est construit au bord du Gave de Pau. Il protégeait le Béarn de la Guyenne voisine et anglaise. Le château présente un plan en quadrilatère irrégulier, avec deux tours-porte carrées, opposées, sur deux cotés. Voici celle la plus accessible. On remarque bien la différence d'appareil entre le rez de chaussée et les étages suivants. Une braie a été élevé devant la courtine.Voici ce qu'en disait Viollet le Duc : BRAIE, s. f, Braye. C’est un ouvrage de défense élevé en avant d’un front de fortification, laissant entre le pied des murailles et le fossé une circulation plus ou moins large, servant de chemin de ronde, et destiné à empêcher l’assaillant d’attacher le mineur. Les braies étaient le plus souvent un ouvrage palissadé, renforcé de distance en distance d’échauguettes propres à protéger des sentinelles. Lorsque l’artillerie à feu fut employée à l’attaque des places fortes, on éleva autour des courtines, des boulevards ou bastions, des murs peu élevés, des parapets au niveau de la crête de la contrescarpe des fossés, pour y placer des arquebusiers. Ces défenses, connues sous le nom de fausses braies, avaient l’avantage de présenter un front de fusiliers en avant et au-dessous des pièces d’artillerie placées sur les remparts, et de gêner les approches ; on dut y renoncer lorsque l’artillerie de siège eut acquis une grande puissance, car alors, les parapets des fausses braies détruits, celles-ci formaient une banquette qui facilitait l’assaut.
Le château est construit le long du Gave. La partie Sud Est a finie par y verser ! On voit les deux tours-porte opposées ainsi que quelques vestiges de murs, à l'intérieur de l'enceinte.
La base de cette tour, présente un bel appareil, comme la tour-porte d'entrée, avec une belle archère simple. Puis après, ça semble quand même de moins bonne qualité, peut être la raison pour laquelle ce parement a fini par terre. Çà fait un peu comme si à une époque, on avait relevé les ruines. A moins qu'il ait servi de carrière de pierre comme tant d'autre.
D'autres archères flanquent la courtine vers la tour-porte. Là aussi, l'appareil de la base de la tour, coté courtine semble différent !
Une longue pierre taillée en gouttière courbée, juste au dernier rang du grand appareil de la courtine ! Pour éloigner l'eau de pluie de la base de la tour ? Pas de récupération d'eau alors, puisqu'elle est évacuée à l'extérieur ! Faut dire que la proximité du Gave devait faciliter son approvisionnement.
Même édentée, elle a encore fière allure !
Petit retour sur la tour-porte principale, coté ville.On voit bien qu'il a fallu procéder à un peu de remplissage. Les corbeaux des mâchicoulis sont encore bien présents. Une archère simple défend l'approche. On remarque que la courtine à droite a une tendance naturelle a vouloir se rapprocher du Gave....
Restes de ce qui devait être un petit ouvrage avancé rectangulaire devant la porte, avec l'accès à la braie.
L'entrée est assez simple, avec l'emplacement du passage d'une herse.
Il devait y avoir sans doute, deux portes, au moins pour garder la chaleur de cette cheminée ! Étrange sa position ici, ainsi qu'un placard. On voit plutôt ça dans la pièce des gardes au dessus de la porte !
Un des culots de croisée d'ogive présente une belle tête, qui reçoit le visiteur.
Bel ensemble de tour. Celle de gauche est bien amoindrie ! Son archère est juste au dessus du bel appareil. On ne remarque pas d'archère flanquant cette courtine, dans la tour de droite !
L'angle Nord Ouest, avec au fond, l'autre tour-porte.

Cette tour présente un détail architectural étrange : une voute dans un raccord avec la courtine ! On ne voit pas si c'est une ouverture débouchant.
Le front Nord est difficile d’accès. On peut quand même voir qu'il est bien fatigué. La pauvre tour d'angle semble bien fragile.
Un beau château de garnison, côtoyant une ancienne bastide avec son église fortifiée. De quoi faire une agréable promenade historique

vendredi 22 août 2014

Le château de St Germain

Le château de St Germain surplombe Ambérieu en Bugey, dans l'Ain. 
Une association tente de lui redonner bonne figure.
Je suis arrivé par l'Est ou deux grosses tours en fer à cheval protègent ce flan et la basse cour, 
envahie par les arbres. 
Sur la gauche, la haute cour coupée de la basse cour du haut mur sur lequel s’appuyaient des logis et la chapelle. 
Le chemin qui part à gauche, passe par la porte descendant dans le village, protégé par sa propre enceinte.
La tour Nord Est. Vue de l'extérieur, le parement semble encore en bon état.
Sa collègue du Sud Est est mieux dégagée et on remarque un léger talutage. 
Deux tranches sont en appareil plus grand et plus soigné.

L'intérieur de la tour Nord Est. L'appareil, vu de ce coté, semble de moins bonne qualité avec peu de mortier. 
On remarque les logements de poutre, sans doute un plancher.
L'intérieur de la tour Sud Est, remplie de pierraille.

Grâce aux nombreux panneaux explicatifs mis en place par l'association, 
j'ai découvert deux nouveaux mots de vocabulaire architectural médiéval : échiffe et chaffal. 
Je ne comprenais pas vraiment la différence de l'échiffe avec le hourd. 
Voici ce que Viollet le Duc en disait : ESCHIF, s. m. Petite fortification flanquante 
que l’on faisait pour défendre les approches d’une porte, 
pour enfiler un fossé, lorsque les enceintes des villes consistaient en une simple muraille. 
Souvent les eschifs étaient des ouvrages en bois que l’on établissait provisoirement 
si le temps ou les ressources manquaient pour élever des tours. 
Lebeuf, dans son Histoire de la ville d’Auxerre, dit qu’à la fin du XIVe siècle, 
on éleva autour de la ville d’Auxerre plusieurs eschifs. 
« On démolissoit en certains endroits et on rebâtissoit en d’autres ; 
on donnoit la forme de véritables tours à ce qui, auparavant, n’étoit qu’un simple eschif ;
 en un mot on fortifioit la ville à proportion du produit des octrois 
que les rois Charles V et Charles VI avoient accordés. » 
Après un siège durant lequel les murailles avaient été endommagées et les tours démantelées, 
on posait sur les courtines des eschifs pour commander les dehors,
 pendant qu’on faisait exécuter les réparations jugées nécessaires.

Il semble donc que l'échiffe avait plus un caractère provisoire que le hourd, peut être également une histoire de taille, l'échiffe semble un petit ouvrage par rapport au hourd.

Le chaffal semble donc une tour en bois, présentant  également un caractère provisoire 
en attendant un ouvrage. Viollet le Duc n'est pas prolixe sur le sujet :
CHAFFAUT, s. m. Vieux mot dont on a fait échafaud. Chaffaut s’employait principalement 
pour désigner un appentis, un Hourd (voyez ce mot). 
En Champagne, en Bourgogne, on dit encore chaffaut pour échafaud.


Nous voici devant le mur séparant les deux cour. Le pauvre, une grande partie a déjà fini en bas.
Le même vu de l'intérieur. La masse de déblais à dégager reste considérable. A gauche, le mur de la chapelle.
Une vue de la haute cour, avec la porte donnant vers le village.
Cette même porte, vue de l'intérieur.
La même vu coté village.
L'emplacement de la chapelle, avec son ouverture pouvant servir 
pour le tir vers la basse cour.. 
On note que cette tour a eu des soucis d'assise et qu'elle s'est écartée du mur, sur la droite.
On remarque là aussi, que l'appareil ne semble pas de bonne qualité, peu de mortier. 
Le mérite de l'association est d'autant plus grand, au vu de ce qu'ils ont pu reconstituer.
La courtine du village qui descend du château.
Un bien beau site, avec une vue magnifique sur Ambérieu, la vallée, la tour de St Denis en Bugey. Je vous incite à aller voir l'excellent site de l'association : http://amisdesaintgermain.wix.com/chateau#!

mercredi 20 août 2014

Le château des Allymes

Le château des Allymes surplombe la vallée, non loin d'Ambérieu en Bugey.  
Il serait donc une bâtie, un fort de frontière. 
Il était Dauphinois et il est surplombé par celui du mont Luisandre, savoyard.
Voici le château, avec sa disposition particulière, sa basse cour au Nord. 
On devine, une levée de terre sur le front Est, peut être y'avait il un fossé sec avec une palissade ?

Ce château est bien particulier, par son plan : un carré, 
avec deux tours d'angle opposées, une ronde et une carrée. 
La petite taille de l'enceinte permet quand même le flanquement de tous les angles. 
Apparemment, se pose quand même la question de savoir 
si la tour ronde est de la même époque que la carrée.

Voici le flan Ouest. On voit les ouvertures du chemin de ronde de l'enceinte.
Une fois passé la porte au pied de la tour carrée, la tour d'angle ronde est en face. 
A sa gauche, la poterne qui donnait accès à la basse cour.

Pas si courant que cela : les marches de l'escalier de la tour carrée sont en bois.
Une des fenêtres à coussièges de la tour carrée.
Le chemin de ronde couvert, la pente du toit donne vers l'intérieur.

La tour carrée vue depuis la courtine, 
avec le restant du bâtiment qui était contre elle et la courtine Sud.

Une des fenêtres à coussièges de la tour ronde.
La tour carrée et sa tourelle escalier, la porte d'entrée.
Ces angles vides de tour, sont quand même étranges.
Gros plan du porche d'entrée. On ne remarque pas de dispositif particulier de défense.
L'entrée était en fait défendue par une petite tour, faisant office d'ouvrage avancé.
Voici la base de cette petite tour.
Il reste cette tour au bout de la longue courtine de la basse cour. 
Elle n'offre aucune ouverture de tir, ce qui signifierait que sa défense se faisait pas le sommet.
Front Sud : la aussi, on remarque une levée de terre sur ce coté.
La courtine de la basse cour, vue de l'extérieur. On remarque la levée de terre sur la droite. 
La courtine ne présente pas d'embrasure de tir, comme la tour d’extrémité.
La tour ronde, vue depuis le pied de celle d’extrémité de la basse cour. 
Finalement elle ne présente pas d'embrasure de tir flanquant la courtine !

Le château, vue depuis le pied de la tour de la basse cour.

Un magnifique ouvrage, vraiment particulier et sympathique. Il amène pas mal de question sur son système de défense ! A visiter .